Interview à Línea Proletaria

Quelques questions à propos du Mouvement pour la Reconstitution

[Publication originale en castillan: Línea Proletaria nº4, Entrevista a Línea Proletaria, Comité pour la Reconstitution, 2019]



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Index:

  1. Qu’est-ce que Línea Proletaria?
  2. Quel est l’objectif de Línea Proletaria?
  3. Qu’est-ce que la reconstitution du communisme?
  4. Le travail de reconstitution du communisme remplit-il des tâches en relation au mouvement communiste espagnol actuel?
  5. Comment cette reconstitution influence-t-elle la reconstruction d’un parti communiste de nouveau type?
  6. Quels partis communistes ont inspiré cette ligne politique?
  7. Il existe un Comité pour la Reconstitution, quelle est sa fonction?
  8. Quelle est votre opinion à propos du syndicalisme en Espagne?
  9. Et à propos du féminisme?
  10. Pourrait-on qualifier de lutte pour la libération nationale la situation en cours en Catalogne?
  11. Que pensez-vous des élections générales et régionales en Espagne?
  12. Cette année est le centenaire de la révolution d’Octobre de 1917, que pensez-vous de cette date?
  13. L’on fête aussi les 50 ans de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne (GRCP), pourquoi revendiquez-vous cette révolution socialiste? Qu’a-t-elle apporté au mouvement communiste international?
  14. À propos de l’internationalisme, considérez-vous qu’il y ait actuellement des pays socialistes?
  15. Que pensez-vous de l’insurrection naxalite en Inde? Le PCI(m) remplit-il un rôle d’avant-garde prolétarienne? Et le Parti Communiste des Philippines?
  16. Revenons sur le sujet de la particulière GRCP, quels objectifs croyez-vous qu’avait cette révolution socialiste en Chine et sur le plan international vis-à-vis des peuples opprimés?
  17. Les erreurs de Mao Zédong et du PCCh ont-ils été exposés avec leurs autocritiques respectives lors de cette révolution?
  18. Vous avez publié un article sur l’Irlande. Je suis personnellement très intéressé par la question irlandaise, pourquoi a-t-il été publié et de quoi parle-t-il?
  19. Existent-ils des collectifs ou partis luttant pour la reconstitution du communisme?
  20. Qu’est-ce que le Parti Communiste Révolutionnaire? Est-ce le parti de Bob Avakian?

Nous publions ci-dessous une interview proposée par le blog El bloque del Este. L’idée originale était de la publier en 2017. Cependant, la priorité d’autres tâches d’une part, et d’autre part notre volonté pour que ce travail ne devienne pas simplement la répétition de positionnements pouvant être trouvés approfondis dans nos publications, mais qu’il débouche sur cette tâche fondamentale, que nous prennons très au sérieux, de former des cadres et propagandistes, ont malheureusement retardé sa publication jusqu’à aujourd’hui. Nous nous excusons publiquement avec l’intervieweur et espérons que l’avant-garde puisse trouver une utilité aux pages qui suivent.

Línea Proletaria

1. Qu’est-ce que Línea Proletaria?[1]

Le communisme est en crise profonde, c’est quelque chose qu’aucun communiste honnête ne peut questionner. L’assumer est le premier pas pour pouvoir s’interroger sur quelles tâches sont celles des communistes de nos jours. Le Cycle révolutionnaire ouvert lors de l’Octobre soviétique a épuisé ses postulats historiques, ce qui nous oblige, comme communistes, à nous replacer à la hauteur des circonstances. Si l’avant-garde n’assume pas les conséquences de notre histoire, il n’y aura pas de révolution prolétarienne possible dans le futur. C’est pour cela que la Ligne de Reconstitution propose la reconstitution idéologique du communisme –c’est-à-dire resituer le marxisme en théorie hégémonique au sein de l’avant-garde– comme l’inéluctable tâche actuelle de l’avant-garde, et le Bilan du Cycle d’Octobre comme le moyen fondamental pour ce faire.

Ainsi, Línea Proletaria es l’organe d’expression de ceux qui travaillons pour articuler un mouvement revolutionnaire, qui exprime l’idéologie révolutionnaire du prolétariat comme classe indépendante. Ceux qui prennent pour référence le communisme et son histoire révolutionnaire doivent envisager sérieusement si leur objectif est de travailler pour la révolution ou s’il est, au contraire, d’obtenir des miettes de la bourgeoisie, renforçant la situation générale de désespoir dans laquelle se trouve le prolétariat mondial quant à la possibilité d’un monde différent. Ceux qui ont pour certitude que la seule option révolutionnaire est la première, verront dans Línea Proletaria un haut-parleur depuis lequel connaître et travailler pour la reconstitution du communisme.


2. Quel est l’objectif de Línea Proletaria?

Línea Proletaria exprime l’application du marxisme au marxisme lui-même, en étant le moyen pour la socialisation des résultats du Bilan du Cycle d’Octobre dans l’ensemble de l’avant-garde, ainsi que d’autres contenus et interventions propres de la phase actuelle de la reconstitution idéologique. Une socialisation qui implique intrinsèquement l’exercice de la lutte de deux lignes et la création de liens politiques, puisque Línea Proletaria regroupe progressivement les secteurs les plus avancés autour de cette construction du référent d’avant-garde marxiste-léniniste, corrélat politique de la reconstitution idéologique du communisme comme théorie d’avant-garde.

Inspirés, de plus, par l’esprit de ce que supposa pour le bolchévisme l’appel de Lénine pour la création “d’un journal pour toute la Russie”, qui servirait pour donner un objectif révolutionnaire et une directionnalité commune à toute l’avant-garde marxiste russe, qui l’aiderait a dépasser les “méthodes artisanales” des cercles locaux, et à la différence des publications périodiques du révisionnisme –à mi chemin entre le bulletin syndical et le magazine de tendances–, Línea Proletaria veut être l’expression et le moyen d’accroche de l’avant-garde aux tâches substantielles qui la concernent aujourd’hui. Malgré le fait que le communisme soit en crise, nous devons garder à l’esprit que nous disposons d’un héritage historique que n’avaient pas nos prédécesseurs révolutionnaires, toute une vaste expérience de révolutions, dictature du prolétariat et construction du socialisme.


3. Qu’est-ce que la reconstitution du communisme?

La reconstitution du communisme n’est pas autre chose que de refaire du communisme ce “mouvement réel qui abolit l’état actuel”, c’est-à-dire, la condition de possibilité pour la transformation révolutionnaire de l’humanité dans le moment historique présent. La reconstitution est nécessaire pour la simple raison que le Cycle d’Octobre s’est épuisé idéologique et politiquement avec les postulats historiques sur lesquels il se fondait. C’est pour cela que, pour que le prolétariat puisse revenir à l’offensive, initiant un nouvel et supérieur cycle révolutionnaire, le communisme doit être reconstitué idéologique et politiquement sur la base de son expérience révolutionnaire accumulée, ainsi que de l’état des sciences en général, pour se remettre à la hauteur du savoir atteint par l’humanité au moment historique actuel. Sans assumer cette tâche, le communisme, aujourd’hui hégémonisé par le fruit pourri de tout cet épuisement historique qu’est le révisionnisme fossile et absolument incapable de nos jours, restera dans la franche retraite et décomposition dans laquelle il s’est retrouvé immergé depuis trop de décennies déjà.

Le double sens (idéologique et politique) dans lequel nous disons que la reconstitution est nécessaire n’exprime que la nécessité de, premièrement, aborder les questions concernant le communisme comme vision du monde, comme conception intégrale du monde qu’il est, face à la dégradation analytique et fragmentaire à laquelle le soumet le révisionnisme. Cette tâche idéologique est inséparable de sa dimension pratique, qui est le développement des liens politico-organisationnels au sein de l’avant-garde, visant la construction d’un référent marxiste-léniniste. En deuxième lieu, parvenir à sa fusion avec les larges masses de la clase sous forme de véritable Parti Communiste, cristallisation de la relation objective entre la théorie d’avant-garde et le mouvement prolétarien, dont les effets es sociaux sont alors révolution en cours au moyen de la guerre populaire.


4. Le travail de reconstitution du communisme remplit-il des tâches en relation au mouvement communiste espagnol actuel?

Si la reconstitution idéologique que nous travaillons pour accomplir vise l’universel, la Ligne Générale de la révolution au moment historique présent, c’est bien signe du fait que le mouvement communiste dans l’État espagnol, comme matérialisation concrète du Mouvement Communiste International, ne peut être étranger à la situation que celui-ci traverse du fait de la fin du Cycle: hégémonisé par le révisionnisme, sous forme d’organisations et courants incapables de résoudre les défis qui se présentent à la Révolution Prolétarienne Mondiale (RPM) au moment historique actuel. Face à ceci, en lutte contre toute la pourriture révisionniste qui maintient le communisme dans le bourbier d’un opportunisme de plus en plus décadent, représenté principalement par la ligne syndicaliste-parlementariste de laquelle le KKE[2] est à la tête –avec ses disputés subalternes patriotes–, le Mouvement pour la Reconstitution propose la lutte de deux lignes franche et décidée pour replacer le marxisme-léninisme à sa position d’avant-garde, et pour en finir politiquement avec tous ces agents déchus de la bourgeoisie qui continuent de véhiculer la foi de leurs masses décroissantes en la réforme de l’État bourgeois.


5. Comment cette reconstitution influence-t-elle la reconstruction d’un parti communiste de nouveau type?

Face à ceux qui proposent une “reconstruction” du Parti Communiste qui se matérialise dans les aussi connus que ratés appels à une unité organiciste, sans principes définis, entre secteurs de l’avant-garde, la Ligne de Reconstitution a toujours énoncé la nécessité de reconstituer le Parti Communiste, de fusionner de nouveau la théorie révolutionnaire avec le mouvement ouvrier en tant que contenu même de la révolution agissante. Loin d’être des approches ou nuances d’une quelconque manière complémentaires, ce qui s’élucide ici est le parcours de deux conceptions antagoniques de ce qui touche à la nature du Parti Communiste. Nous sommes conscients que seulement depuis la reconstitution idéologique et la lutte de deux lignes autour du Bilan, comme moteur qu’elle est du développement idéologique de l’avant-garde, pourra non seulement être proclamée mais être réellement conquise une unité vraiment révolutionnaire, érigée sur une base idéologique qui, alors, permettra d’amorcer la fusion avec les masses de la classe, générant ce système de relations que nous appellons Parti Communiste. Pour cela, il faut premièrement reconnaître qu’il n’existe pas aujourd’hui tel Parti Communiste dans l’État espagnol, puisque ce que nous avons est une accumulation d’organisations qui regroupent des secteurs de l’avant-garde quasimment sans lien avec les grandes masses de la clase, et attachés à des postulats caduques qui liquident toute possibilité révolutionnaire.


6. Quels partis communistes ont inspiré cette ligne politique?

La Ligne de Reconstitution s’inspire, il ne pourrait en être autrement pour des communistes, des expériences révolutionnaires qui ont placé le prolétariat à l’avant-garde de l’humanité. Il ne s’agit pas, cependant, de prétendre répéter un schéma pétrifié d’un épisode concret, mais d’extraire les leçons léguées, l’esprit idéologique qui guida son écriture pratique, pour les appliquer au présent. Les faits historiques accomplis par le prolétariat révolutionnaire durant le Cycle d’Octobre, qui n’incluent pas seulement les grandes victoires pour la révolution, mais aussi les défaites qui ont exprimé au fur et à mesure l’usure progressive des postulats du Cycle, puisqu’il n’y a pas lieu, comme fait le révisionnisme, de comprendre les premières sans les dernières, car elles sont toutes expression d’un même processus de Révolution Prolétarienne Mondiale.


7. Il existe un Comité pour la Reconstitution, quelle est sa fonction?

Aujourd’hui, le Comité pour la Reconstitution est la manifestation publique et l’organisme éditeur de Línea Proletaria. C’est le fruit de l’unité conquise, à travers la lutte de deux lignes, par les détachements d’avant-garde qui jusqu’il y a peu constituaient la fragmentée matérialisation politique de la Ligne de Reconstitution.


8. Quelle est votre opinion à propos du syndicalisme en Espagne?

En premier lieu, il faut dire qu’un communiste comprendra toujours comme légitimes les diverses expressions de résistance de la part de ces masses sans autre référence d’aspiration que celle de leur adaptation à un milieu indisputé. Cependant, il convient de garder à l’esprit, depuis une perspective plus profonde et moins immédiate, que le syndicalisme a déjà traversé son étape historiquement progressiste en contribuant à la conformation du prolétariat en classe économique, jetant les bases objectives de son mûrissement en classe politique. Avec l’impérialisme, comme Lénine a bien développé, le syndicalisme perd cette innocence historique et devient une courroie de transmission de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier. Le prolétariat a déjà développé sa forme supérieure d’organisation, le Parti Communiste, et les formes propres de son étape de conformation en classe en soi, comme celle syndicale, ne font aujourd’hui que le reproduire comme capital variable, en franche complicité avec la réforme de l’État bourgeois, avec la reproduction des relations capitalistes, et au service de l’un des principaux sous-produits de la phase impérialiste du capitalisme, l’aristocratie ouvrière, segment embourgeoisé de la classe prolétarienne qui, bénéficiant de la division internationale du travail, utilise ces vieilles formes que sont le syndicat et le parti ouvrier libéral (social-démocrate) pour obtenir sa quote-part de représentativité dans la concertation interbourgeoise.


9. Et à propos du féminisme?

En relation à la question précédente, nous devons refuser toute voie de corporatisation attachant les masses à cette foi en la réforme de l’État bourgeois, comme a rendu explicite de manière de plus en plus croissante le mouvement féminin bourgeois –ou féminisme. Le féminisme, qui établit un conflit entre sexes comme voie pour la redistribution des quote-parts de participation et pouvoir dans les domaines public et privé des relations capitalistes, ne remet pas en question les bases fondamentales de la société de classes –au sein de laquelle se trouvent l’origine et le fondement de toute opression envers les femmes–, ce qui l’a toujours conduit à s’opposer, en cette phase impérialiste de révolution ou barbarie, aux expériences révolutionnaires du prolétariat.

Le communisme considère l’émancipation de femmes comme une partie du contenu intrinsèque nécessaire de la révolution prolétarienne, en tant qu’oeuvre d’autoémancipation des opprimés. Pour la Ligne de Reconstitution, par conséquent, il est seulement possible d’arriver par la Révolution Prolétarienne à la racine du problème: la famille, la propriété privée et la division sociale du travail, fondement de toute société divisée en oppresseurs et opprimés.


10. Pourrait-on qualifier de lutte pour la libération nationale la situation en cours en Catalogne?

L’existence d’un fort mouvement national en Catalogne est indéniable, et ses masses ont démontré dans les rues leur volonté que leur droit d’autodétermination soit exercé avec effet exécutif, infligeant une défaite politique à l’État espagnol lorsqu’elles démontrèrent être capables de s’organiser avec l’intention d’exercer ce droit le 1er octobre 2017[3]. Cet aspect insurrectionnel, de masses et exécutif, avec la précieuse charge d’expérience politique qu’il a représenté quant à l’exercice du mandat démocratique et au mépris pour la légalité bourgeoise, s’est cependant démontré incapable de s’imposer à l’autre aspect, bourgeois lui aussi, qu’est la représentativité parlementaire, puisque le premier est, comme ce dernier, ancré au comportement d’une classe qui a déjà perdu toute vigueur révolutionnaire, son project historique accompli et décadant. Démontrant non seulement le crétinisme du nationalisme vêtu de rouge, petite bourgeoisie qui fait offrande à sa bourgeoisie nationale d’une inestimable labeur de contention de masses, mais aussi l’inévitabilité même de ce déroulement, vu qu’il s’agissait d’une logique insurrectionnelle sans acteur révolutionnaire pouvant la véhiculer autrement sur le terrain, face à quoi il ne restait plus qu’à finir, moyennant jeux politiques et réglements de comptes bourgeois, par renforcer la reproduction réformée de l’État bourgeois.


11. Que pensez-vous des élections générales et régionales[4] en Espagne?

Les élections n’expriment rien d’autre qu’une redistribution des quote-parts du pouvoir politique des différentes fractions bourgeoises dans leur arène parlementaire, et le seul intérêt qu’elles revêtent pour l’avant-garde est leur qualité d’expression de l’état des liens entre l’État bourgeois et les masses. Tout appel actuel à la participation du prolétariat au cirque électoral exprime le besoin qu’ont les prétendants représentants de l’aristocratie ouvrière et la petite bourgeoisie de mettre la main sur les votes des prolétaires afin de continuer d’exercer leur crétinisme –malgré eux, de plus en plus extra-parlementaire. En effet, tout le révisionnisme est ou serait ravi de pouvoir mobiliser tous ces votes qui alimentent d’habitude le pourcentage d’abstentions pour pouvoir démontrer qu’une autre gestion du capitalisme, de l’exploitation du prolétariat, est possible, et renforcer ainsi encore plus leur rôle de liquidateurs de toute possibilité de mûrissement révolutionnaire de la conscience des prolétaires.

Face à cela, la Ligne de Reconstitution n’a aucun doute que prétendre accumuler des masses au moyen du parlementarisme, c’est-à-dire, au moyen de la propagande et non du Programme et du Nouveau Pouvoir, ne suppose que le renforcement, avec patine communiste, d’une des expressions les plus nettes et transparentes de la dialectique masses-État, celle de la représentativité politique, enfilage dans un périodique et démocratique réajustement des demandes spontanées de tous les secteurs sociaux au sein des mécanismes de corporatisation de l’État bourgeois. D’aucune façon n’est possible, par conséquent, la participation parlementaire une fois achevée la reconstitution politique, puisque le seul moyen révolutionnaire d’incorporation des masses à la révolution es au moyen de la génération, application et expérience de leur propre pouvoir –de leur propre dictature–, c’est-à-dire, au moyen de la Guerre Populaire qui est initiée une fois reconstitué le Parti Communiste. C’est pendant l’étape prépartitaire, de reconstitution politique en cours, quand l’avant-garde peut envisager de se servir de moyens parlementaires et institutionnels en général, seulement comme moyen de propagande au sein des secteurs avancés, c’est-à-dire, comme moyen d’accumulation de forces d’avant-garde; et gardant, de plus, à l’esprit que cette voie légale et pacifique ne sera d’aucune façon l’instrument principal de déploiement de sa ligne de masses, ni applicable à n’importe quelle conjoncture ni pour un but distinct du Plan de Reconstitution.

Ainsi, nous trouvant aujourd’hui encore dans une phase initiale de ce plan, celle de la reconstitution idéologique, et donc étant encore à résoudre les questions fondamentales qui sont à la base du regroupement de la même autour de son référent marxiste-léniniste, comme la Ligne Générale et Politique de la révolution, la seule attitude conséquente vis-à-vis des élections bourgeoises en ce moment, loin de la timorée et stérile “abstention active”, est l’appel au boycott, comme expression de rejet aux attaches que le crétinisme essaie d’imposer au prolétariat, comme moyen d’éduquer progressivement les masses de la classe au mépris des instruments légaux de la bourgeoisie et la nécessité de la violence révolutionnaire, et comme appel à ce que l’avant-garde s’occupe des tâches nécessaires au moment présent.


12. Cette année est le centenaire de la révolution d’Octobre de 1917, que pensez-vous de cette date?

Le meilleur hommage auquel nous a convoqué ce centenaire a été le développement et l’approfondissement du Bilan du Cycle ouvert avec cette révolution, ce dont fait preuve le numéro 2 de Línea Proletaria, qui est un bon exemple de comment, moyennant l’application du marxisme au marxisme, nous pouvons le développer et placer de nouveau à sa position de référent idéologique et politique. Rien à voir, donc, avec les vides et folkloriques mentions du révisionnisme, imbus de dogmatisme comme de superficialité.

La révolution d’Octobre suppose la première expérience de la dictature du prolétariat –avec la glorieuse mais éphémère exception de la Commune parisienne–, source d’apprentissage fondamental pour notre classe qui n’aurait pas été possible si le bolchévisme ne s’était pas imposé à tous ceux qui misaient sur maintenir le prolétariat dépendant de l’initiative d’autres classes, craignant qu’il n’ose appliquer par les armes sa propre volonté d’être une classe révolutionnaire. Octobre a démontré que le prolétariat doit s’équiper de sa forme supérieure d’organisation, le Parti Communiste; et également, que le prolétariat, comme avait aperçu Marx à la suite de l’expérience comunarde, loin de prendre la machinerie étatique bourgeoise intacte, doit construire son Nouveau Pouvoir depuis la destruction de son antagoniste bourgeois. De même, le Bilan nous permet de comprendre jusqu’à quel point le Cycle ouvert en 17 s’inscrit dans un entrelacement historique des révolutions bourgeoise et prolétarienne, ce qui laisserait nécessairement son empreinte dans le contenu du Programme révolutionnaire du prolétariat, ainsi comme la limite, en tant que négation de ce que la bourgeoisie avait apporté historiquement, que lui imposait ne pas avoir d’autre référence que l’oeuvre de la bourgeoisie elle-même.

Il fallait prendre les armes[5], en définitive, et ce faisant n’a pas seulement été réalisée la plus grande transformation révolutionnaire que l’humanité n’ait vue, mais en plus avec elle s’est ouvert tout un Cycle révolutionnaire qui a mis le monde sens dessus dessous, démontrant que le communisme, loin d’être une simple interprétation analytique du monde, est principalement le moyen pour le transformer et construire sur lui une nouvelle humanité emancipée.


13. L’on fête aussi les 50 ans de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne (GRCP), pourquoi revendiquez-vous cette révolution socialiste? Qu’a-t-elle apporté au mouvement communiste international?

La révolution prolétarienne ne peut être comprise aujourd’hui sans les éléments que l’expérience révolutionnaire du prolétariat chinois a apporté au patrimoine historique du sujet révolutionnaire. À la guerre populaire comme ligne militaire prolétarienne face au vieux coup insurrectionnel, à la lutte de deux lignes comme le déroulement de la lutte de classes dans la théorie, comme la critique révolutionnaire au révisionnisme sur le plan idéologique, s’unit la révolution culturelle comme façon d’amplifier et développer la dictature universelle du prolétariat dans toutes les relations sociales, combattant le nouveau révisionnisme engendré par la révolution en marche elle-même et renforçant les appareils de l’État et du Parti.

Face à la vieille théorie des forces productives, qui subordonnait le facteur subjectif et la transformation de toutes les relations sociales à l’objectivisme du développement économique, la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne est la démonstration que la lutte de classes continue pendant le socialisme, que ce facteur subjectif, la conscience révolutionnaire, est le facteur principal dans le socialisme, transition de transformation radicale de la société du capitalisme vers le communisme. Ceci, qui doit être aujourd’hui un axiome de la révolution pour tout marxiste-léniniste, est quelque chose que les révolutionnaires chinois ont appris au moyen de l’analyse critique de l’expérience de leurs camarades soviétiques et au moyen de leur propre expérience, spécialement après le Grand Bond en Avant, ce qui donne l’exemple et renforce l’importance du bilan de l’expérience universelle du prolétariat révolutionnaire pour le développement du mouvement révolutionnaire. Un apprentissage qui n’avait put qu’avoir lieu dans un cadre de limitations paradigmatiques, qui ont équipé du nécessaire caractère contradictoire l’expérience théorico-pratique de ladite leçon, insérée encore dans une dialectique masses–État dominante qui a difficulté et a fini par noyer les étincelles du nouveau, de cette dialectique avant-garde–Parti qui prefigurait le mode de continuer de développer la révolution depuis les plus hautes cotes du Cycle.

Ces concepts, qui nous paraissent fondamentaux, émergent précisément de l’étude, avec la perspective de Bilan, de l’expérience de la GRCP et, à raison, la montrent comme point le plus élevé qu’a atteint le prolétariat révolutionnaire dans sa persévérance pour construire le nouveau monde durant le Cycle d’Octobre. Pour approfondir ces questions, nous recommandons à l’intéressé l’article central du numéro 0 de Línea Proletaria. Celui-ci est un travail qui nous croyons, en tout humilité et que l’on sache, extrait des leçons de l’expérience de la GRCP desquelles même les meilleurs maoïstes n’ont pas encore aperçu la profondeur et les implications.


14. À propos de l’internationalisme, considérez-vous qu’il y ait actuellement des pays socialistes?

Non, nous considérons qu’il n’y a pas de pays qui puissent être considérés socialistes, dans la mesure où ceux qui se revendiquent tels ne sont pas, comme la pratique se charge de démontrer obstinément, des bases de soutien d’aucune Révolution Prolétarienne Mondiale, mais plutôt des bases de soutien d’un des blocs impérialistes en lutte, gouvernées par des bourgeoisies burocratiques érigées au tempo de l’hégémonie révisionniste au sein du Mouvement Communiste International.

Nous vivons à l’heure actuelle à un moment d’interrègne entre deux cycles de la Révolution Prolétarienne Mondiale, ce qui ne veut pas seulement dire la défaite épisodique de processus révolutionnaires concrets, mais la perte de la référence internationale fondamentale qui faisait de tous ces processus concrets partie conjointe de cette même révolution mondiale. Si sur le plan idéologique cette référence mondiale s’exprime comme Ligne Générale de la révolution, sur le plan politique elle le fait comme Internationale Communiste, et l’exemple historique synthétique en sont les 21 conditions de la Comintern, donnant une dimension mondiale à la brèche ouverte pendant l’Octobre soviétique, autour de laquelle se sont constitués les partis communistes.

Ce moment historique d’interrègne implique, donc, l’absence de tels éléments: il ne peut pas y avoir de Ligne Générale sans reconstitution idéologique du communisme, qui équipera le prolétariat mondial d’une théorie d’avant-garde universelle à appliquer au moyen de l’analyse concrète de chaque domaine d’action, sous forme de Ligne Politique; de même, il ne peut y avoir Internationale sans reconstitution politique du communisme, sans Parti Communiste en train de développer la révolution et de synthétiser ladite Ligne Générale pour l’impulsion de plus de bases de soutien de la RPM.

Nous devons bien comprendre que cette oeuvre est la responsabilité du prolétariat révolutionnaire, c’est pourquoi il n’est pas possible d’attendre que ce soit le révisionnisme aujourd’hui hégémonique, les héritiers de la dissolution de la Comintern, de la restauration capitaliste en URSS et en RPC, de la liquidation, au bout du compte, de la révolution prolétarienne, qui reconstitue l’Internationale.


15. Que pensez-vous de l’insurrection naxalite en Inde? Le PCI(m) remplit-il un rôle d’avant-garde prolétarienne? Et le Parti Communiste des Philippines?

La Ligne de Reconstitution a exprimé en diverses occasions son inéquivoque solidarité et admiration pour la lutte des révolutionnaires en Inde, et de son compromis pour contribuer, aussi au moyen de la critique révolutionnaire au moment actuel, à ce que leur développement passe par les voies les plus fructueuses pour la révolution mondiale, face à ceux qui établissent une solidarité basée sur le suivisme ou, pire encore, le renforcement des tendances liquidationnistes qui se sont décidément frayé un chemin dans le maoïsme international suite à la claudication de la guerre populaire au Népal.

Nous ne pouvons pas omettre que cette nécessité de reconstitution idéologique inclut aussi le courant le plus avancé du Cycle d’Octobre, le maoïsme, lequel, à ses moments de plus grand essor, n’a pas su impulser une plateforme révolutionnaire visant une nouvelle Internationale sur les bases de soutien des processus armés de masses qui avaient déjà lieu dans des zones comme l’Inde et les Philippines, où le maoïsme a pu chevaucher des rébellions paysannes en cours. La faillite du Mouvement Révolutionnaire International (MRI) a démontré la paralysie de la gauche maoïste, qui na pas été capable de former un front anti-révisionniste pour la lutte de deux lignes avec l’opportunisme qui perçait au sein du MRI lui-même, ses forces décuplées suite au désastre népalais. Si la Ligne de Reconstitution prend très au sérieux, comme le montrent ses travaux à ce propos[6], l’exemple du Népal, c’est parce que cette expérience met en évidence des éléments qui doivent être soumis à l’analyse critique en cette période de reconstitution idéologique que nous traversons, et qui touchent directement le camp maoïste.

Nous avons pu vérifier ces dernières années comment, à l’exception de la Ligne de Reconstitution et certains détachements de la gauche maoïste, la solidarité avec les camarades indiens est hégémonisée par cet opportunisme droitiste et centriste qui a salué la liquidation prachandiste, ce qui menace de renforcer les tendances les plus à droite au sein du PCI(maoïste). Si dans le cas indien ceci est une inquiétude raisonnable, étant donné l’état général du MCI, dans le cas philippin elle se justifie avec une clarté croissante, car l’itinéraire parcouru par le PKP de Sison tend dangereusement au maniement de la capacité de mobilisation de masses (mobilisation armée incluse) en tant qu’arme de négotiation sur la table de conversations avec l’État, ce qui, plus que d’une guerre populaire, pointe vers une ligne militaire propre au guérrillero réformisme armé.

Malgré cela, bien que nous considérons que la clôture du Cycle d’Octobre, en tant qu’usure d’un paradigme historique qui a structuré tout son développement, est un défi qui touche et concerne toutes les traditions ou tendances historiques du mouvement communiste, cela ne suppose pas qu’il ne faille pas prendre en compte chaque contexte au moment d’y faire face. La nécessité du Bilan du Cycle d’Octobre n’est pas incompatible avec les divers scénarios concrets qui existen aujourd’hui dans le MCI, et la situation dans ces pays, où les révolutionnaires maoïstes ont louablement réussi à faire tenir un mouvement de masses armées sous la faucille et le marteau, présente un scénario de grande valeur pour le défi général auquel fait face aujourd’hui le communisme. Notre appel est que ces partis, qui sont le résultat d’un liaison entre avant-garde et masses comme il n’y en a pas ailleurs, profitent de leurs capacités pour propulser l’avant-garde dans cette direction, autant à l’intérieur, renforçant le processus révolutionnaire dans lequel ils ont un rôle principal qu’à l’extérieur, face au reste du MCI.


16. Revenons sur le sujet de la particulière GRCP, quels objectifs croyez-vous qu’avait cette révolution socialiste en Chine et sur le plan international vis-à-vis des peuples opprimés?

Le caractère principal du rôle des peuples asiatiques au XXº siècle que Lénine a présagié est bien connu, ce vent de l’Est qui déplacerait progressivement le centre de gravité de la Révolution Prolétarienne Mondiale. En effet, l’entrelacement des révolutions bourgeoise et prolétarienne, caractéristique marquant tout le Cycle, s’est montré de façon prononcée dans ces pays, étant donné le degré d’ancrage et persistance de conditions semi-féodales et semi-coloniales qui ont placé les communistes chinois en situation de mettre à l’épreuve leur créativité stratégique.

Pressant tout le jus possible de l’expérience soviétique, et souvent malgré les directrices de l’Internationale, très marquées par les conditions et perspectives de la révolution en Europe, les révolutionnaires chinois, à travers la révolution de Nouvelle Démocratie, ont lié les tâches historiques en attente au contenu bourgeois avec la révolution prolétarienne, avec la construction du socialisme. De même, il ont su transformer la révolte paysanne, ainsi que la tentation insurrectionnelle du jeune prolétariat chinois, en guerre populaire, développant la ligne militaire du prolétariat révolutionnaire.

De cette façon, nous voyons comment la ligne léniniste développée en URSS sur la base de l’alliance entre le prolétariat révolutionnaire et la paysannerie, se voit amplifiée, comme annonçait Lénine lui-même et développait Mao, avec l’alliance internationale du prolétariat révolutionnaire et les peuples opprimés, où le prolétariat révolutionnaire doit lier à la construction du socialisme les éléments en cours de la révolution nationale anti-impérialiste et la guerre paysanne.

Naturellement, comme extrême contraire au doctrinarisme qui, s’en tenant à l’écriture –mais non à l’esprit– classiste, restait aveugle à ces éléments d’entrelacement que le prolétariat devait intégrer de façon révolutionnaire à son oeuvre, a aussi été généré le revers de la médaille, exacerbant ces contradictions à intégrer et dépasser et les réaffirmant positivement comme la condition tiers-mondiste de la révolution, c’est le cas de la théorie des trois monde, l’impossibilité de la guerre populaire dans les pays impérialistes, etc.


17. Les erreurs de Mao Zédong et du PCCh ont-ils été exposés avec leurs autocritiques respectives lors de cette révolution?

Ce n’est que lorqu’un bilan critique de toute expérience est réalisé que l’avant-garde peut en extraire ses limitations et enseignements; c’est pour cela que nous considérons qu’il n’est pas correct d’attribuer les limitations de tel ou tel processus à des simples erreurs particulières, à des erreurs dans la pensée d’une ou plusieurs personnes. Dit simplement: ni le destin de l’expérience soviétique est dû à des “erreurs” de Lénine ou Staline, ni celui de la chinoise à des “erreurs” de Mao. La question, donc, est plus complexe, et ces voies faciles finissent par conduire à la substitution de la critique par la démagogie.

Nous avons l’exemple des révolutionnaires péruviens, qui ont été ceux qui, même si encore au sein du Cycle d’Octobre et comme point final du parcours de ce vent de l’Est, ont poussé à leur expression maximale les éléments apportés par toute l’expérience révolutionnaire chinoise. Ce qui, comme la guerre paysanne, a dû être chevauché par les révolutionnaires chinois, de façon à intégrer dans le plan révolutionnaire ce qui était donné dans la réalité sociale –et qui a contribué à générer chez eux une surévaluation de l’élément spontanné, une confiance dans l’état permanent ou latent de rébellion des masses–, a été créé par les révolutionnaires péruviens depuis l’action consciente, c’est-à-dire, depuis l’anticipation planifiée, forme dans laquelle s’exprime historiquement l’apprentissage et l’intériorisation des lois de la révolution. De cette façon, non seulement les masses paysannes armées, mais aussi les instruments de la révolution –Armée, Parti et Nouveau Pouvoir– eux-mêmes sont générés depuis l’idéologie, amplifiant avec ceci l’importance du facteur subjectif dans l’oeuvre révolutionnaire. Des questions comme celle-ci peuvent être étudiées dans toute leur perspective dans l’article central du numéro 0 de Línea Proletaria déjà cité.


18. Vous avez publié un article sur l’Irlande. Je suis personnellement très intéressé par la question irlandaise, pourquoi a-t-il été publié et de quoi parle-t-il?

L’analyse de la question nationale, en général, s’inscrit dans le contexte de reconstitution idéologique dans lequel nous nous trouvons. Si l’un des éléments principaux que nous extrayons progressivement de cet exercice de Bilan a à voir avec l’entrelacement historique des révolutions bourgeoise et prolétarienne, ce texte est une preuve particulière de comment cela déploie ses conséquences dans divers et liés aspects du mouvement communiste, c’est ici le cas de la question nationale et la ligne militaire prolétarienne.

À de nombreuses et marquées reprises au long de l’histoire, la question nationale, et comme concrétion de celle-ci le cas irlandais, a été une question qui a permis de tracer la ligne divisant révolution et opportunisme au sein du mouvement ouvrier et communiste. C’est arrivé à l’époque de Marx, quand il montrait la nécessité pour le mouvement ouvrier britannique d’acquérir conscience de l’oppression nationale exercée sur l’Irlande par l’impérialisme anglais, ainsi que dans les polémiques de Lénine, lorsque la défense ferme du droit à l’autodétermination a été élevée comme impératif d’un internationalisme conséquent, face à l’embourgeoisement du mouvement ouvrier national, qui privilégiait la complicité impérialiste avec sa bourgeoisie face aux liens de classe avec le prolétariat international.


19. Existent-ils des collectifs ou partis luttant pour la reconstitution du communisme?

Le Mouvement pour la Reconstitution, bien entendu! La reconstitution du communisme n’est pas –n’en déplaise à certains– un slogan, une idée abstraite ou une nouvelle tenue avec lequel revêtir les vieilles misères, il consiste au contraire en un plan d’action établissant et permettant de développer les facteurs idéologique, politique et organisationnel au moyen desquels le processus doit se matérialiser. Pour cette raison, nous encourageons tout communiste concerné par la reconstitution du communisme comme référent révolutionnaire de rester attentif aux développements, sur tous les plans, du Mouvement pour la Reconstitution et à ne pas cesser les efforts pour l’appréhension critique de la vision du monde révolutionnaire du prolétariat.


20. Qu’est-ce que le Parti Communiste Révolutionnaire[7]? Est-ce le parti de Bob Avakian?

Il s’agit de deux organisations différentes. Le Parti Communiste Révolutionnaire des États-Unis a été, il y a quelques décennies, un détachement à l’avant-garde du Mouvement Communiste International, promouvant la lutte idéologique au moyen d’un effort critique auquel il faut prêter l’attention qu’il se doit (voire, en guise d’exemple, le document dont il est à l’origine numérisé par les éditions Línea Proletaria en 2016). Cependant, aujourd’hui, c’est un exemple de la faillite d’un maoïsme qui, incapable de tenir debout sur les piliers du marxisme-léninisme pour faire face à ses comptes historiques (comme le bilan de la GRCP), ont recours à l’exacerbation des pires et plus coûteux traits parmi ceux qui ont facilité le triomphe du révisionnisme, comme ce scientisme de rhétorique mésianique et le très personnel culte qu’il exhale de façon toujours plus grotesque.

Quant au Partido Comunista Revolucionario del Estado español, il naît au début des 90 du siècle dernier, au moment où, avec l’effondrement du bloc social-impérialiste soviétique, la crise mondiale du communisme acquiert une envergure encore plus grande. Dans ce contexte, les camarades du PCR s’équipent du Plan pour la Reconstitution du parti Communiste, à partir duquel ils entament un chemin qui suppose la création et le développement de ce que l’on connait comme Ligne de Reconstitution, avec deux tournants fondamentaux: de la concrétion et le développement du Plan sous forme de Thèse de Reconstitution du Parti Communiste, en 1996, à un bilan autocritique de cette expérience pratique, La nouvelle orientation dans la voie de la Reconstitution du Parti Communiste [parties 1 et 2], publié en 2005, sans lesquels ne peuvent être comprises la direction, l’avancée et la croissance de la Ligne de Reconstitution depuis, celle-ci étant une tradition vivante et continue dans laquelle le Mouvement pour la Reconstitution s’inscrit avec orgueil.


Comité pour la Reconstitution
2019


Notes:

  1. [↑] NDT: "Ligne Prolétarienne".
  2. [↑] NDT: Parti communiste de Grèce (Kommounistiko Komma Elladas, KKE).
  3. [↑] NDT: Le 1er octobre 2017 (1-O), les masses catalanes ont organisé malgré l’interdiction un référendum à propos de l’indépendance de la Catalogne de l’État espagnol, durement réprimé par celui-ci.
  4. [↑] NDT: La question fait référence aux élections des comunidades autónomas, premier niveau de subdivision territoriale de l’État espagnol (telles que Madrid, la Catalogne, la Galicie, etc).
  5. [↑] NDT: Référence au titre de l’article central du Línea Proletaria nº2, Había que tomar las armas.
  6. [↑] NDT: cf le dossier sur le PCN(m) du Mouvement Anti-Impérialiste, La encrucijada de la revolución en Nepal.
  7. [↑] NDT: Cette question fait référence au Partido Comunista Revolucionario del Estado español (abrégé PCREe, parfois PCR), en français, Parti Communiste Révolutionnaire de l’État espagnol, et au Revolutionary Communist Party, USA, Parti Communiste Révolutionnaire des États-Unis (abrégé PCR en espagnol, comme en français).

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Dernière mise à jour: 06/2024